Stéphane de Medeiros est un artiste plasticien français né en 1972 au Bénin.
Son travail oscille entre le champ sculptural et le domaine de la performance et fonctionne comme un outil de méditation. La dimension absurde des pièces est selon ses mots "un indice du caractère infini de la source de vie que nous nommons Dieu" L'esprit humain dans ce qu'il a de cartésien ne saurait en effet saisir l'"Inconnaissable" Dès lors le seul lien possible avec l'infini est de l'ordre de la foi. La formule latine pour décrire ce phénomène est le Credo quia absurdum. Je crois car c'est incroyable. L'incroyable c'est à la fois l'incompréhensible du point de vue de la raison et c'est aussi le miracle c'est-à-dire la vie même. En réalité l'absurde s'apparente à un vide (existentiel par exemple), à un silence ou au néant. Or c'est bien grâce à ce néant (qui est une forme de sacrifice du sens) de l’œuvre, que chaque spectateur est invité à donner son propre sens, à répondre en son nom propre. Ce néant est le trou du singulier dans l'identité. Il est un rempart contre le dogmatisme et le totalitarisme (Levinas), toute raison (déraison) s'y épuise. L'artiste affirme ainsi que "Sans néant c'est le veau d'or" une manière de souligner la menace que constitue l'idolâtrie et de révéler le caractère politique de son travail.
Cela nous permet aussi de comprendre que la démarche iconoclaste n'est pas rejet de l'image mais rejet de l'image transparente... Le corps apparait en particulier dans ses performances comme cette image empreinte d'opacité. Il est incarnation de l'infini, le lieu de son imperfection, mais aussi de son humanité.
Par conséquent le trou n'est pas vide mais il est plutôt voilement. Ce qui fait dire à l'artiste qu'une "œuvre c'est toujours du clair-obscure". Le plus a toujours besoin du moins pour se mettre en route.
D'un certain point de vue Stéphane de Medeiros réactualise le courant futuriste de Marinetti en mettant en avant le fait que le cœur de l'art c'est son dynamisme, son mouvement c'est-à-dire sa vitalité.
En suivant l’idée d'Heidegger du voile comme opposition à l'oubli (cf. a-lètheia, voilement comme dévoilement),
on en arrive à la conclusion que le propos de Stéphane de Medeiros est moins l'absurde que la célébration d'une mémoire performante(1), "atomique"(2).
Le futurisme(3) en mettant en avant le Mouvement ne parle pas d'autre chose : la vitesse(4) c'est la disparition du paysage amnésique.
1- On trouve des cas spectaculaires de mémoire "performante" dans le phénomène autistique.
2- "A-tomique" étymologiquement signifie "non coupé" par opposition à "anatomique" ("dissection"). Le terme fait en outre référence au "Corps sans Organe" d'Antonin Artaud.
3- Se met en place avec le futurisme la notion de "persistance rétinienne" illustrée par le propos du peintre Carlo Carrà :
"Un cheval au galop n'a pas quatre pattes mais vingt".
4- Détournement d'une formule de Paul Virilio (Vitesse et politique, Galilee, 1977).
Son travail oscille entre le champ sculptural et le domaine de la performance et fonctionne comme un outil de méditation. La dimension absurde des pièces est selon ses mots "un indice du caractère infini de la source de vie que nous nommons Dieu" L'esprit humain dans ce qu'il a de cartésien ne saurait en effet saisir l'"Inconnaissable" Dès lors le seul lien possible avec l'infini est de l'ordre de la foi. La formule latine pour décrire ce phénomène est le Credo quia absurdum. Je crois car c'est incroyable. L'incroyable c'est à la fois l'incompréhensible du point de vue de la raison et c'est aussi le miracle c'est-à-dire la vie même. En réalité l'absurde s'apparente à un vide (existentiel par exemple), à un silence ou au néant. Or c'est bien grâce à ce néant (qui est une forme de sacrifice du sens) de l’œuvre, que chaque spectateur est invité à donner son propre sens, à répondre en son nom propre. Ce néant est le trou du singulier dans l'identité. Il est un rempart contre le dogmatisme et le totalitarisme (Levinas), toute raison (déraison) s'y épuise. L'artiste affirme ainsi que "Sans néant c'est le veau d'or" une manière de souligner la menace que constitue l'idolâtrie et de révéler le caractère politique de son travail.
Cela nous permet aussi de comprendre que la démarche iconoclaste n'est pas rejet de l'image mais rejet de l'image transparente... Le corps apparait en particulier dans ses performances comme cette image empreinte d'opacité. Il est incarnation de l'infini, le lieu de son imperfection, mais aussi de son humanité.
Par conséquent le trou n'est pas vide mais il est plutôt voilement. Ce qui fait dire à l'artiste qu'une "œuvre c'est toujours du clair-obscure". Le plus a toujours besoin du moins pour se mettre en route.
D'un certain point de vue Stéphane de Medeiros réactualise le courant futuriste de Marinetti en mettant en avant le fait que le cœur de l'art c'est son dynamisme, son mouvement c'est-à-dire sa vitalité.
En suivant l’idée d'Heidegger du voile comme opposition à l'oubli (cf. a-lètheia, voilement comme dévoilement),
on en arrive à la conclusion que le propos de Stéphane de Medeiros est moins l'absurde que la célébration d'une mémoire performante(1), "atomique"(2).
Le futurisme(3) en mettant en avant le Mouvement ne parle pas d'autre chose : la vitesse(4) c'est la disparition du paysage amnésique.
1- On trouve des cas spectaculaires de mémoire "performante" dans le phénomène autistique.
2- "A-tomique" étymologiquement signifie "non coupé" par opposition à "anatomique" ("dissection"). Le terme fait en outre référence au "Corps sans Organe" d'Antonin Artaud.
3- Se met en place avec le futurisme la notion de "persistance rétinienne" illustrée par le propos du peintre Carlo Carrà :
"Un cheval au galop n'a pas quatre pattes mais vingt".
4- Détournement d'une formule de Paul Virilio (Vitesse et politique, Galilee, 1977).